Daniel Buren de Camille Guichard – 53’ – 2002
Avec ce portrait de Daniel Buren, Camille Guichard réalise un véritable exploit : rendre intelligible et accessible l’œuvre infiniment riche et complexe de Daniel Buren. Si Daniel Buren a fait couler beaucoup d’encre et créé beaucoup de polémiques, sa voix, elle, est restée peu entendue, et sans doute peu écoutée. Son film prend la forme d’un entretien-fleuve avec le critique d’art Guy Tortosa, et alterne une conversation statique sous une verrière qui découpe l’horizon verdoyant en lignes très « bureniennes » et des déambulations dans les musées où sont exposées les œuvres de l’artiste. Les deux hommes s’entretiennent de son travail et remontent son parcours, depuis ses premières peintures jusqu’aux cabanes éclatées, en y révélant toujours la même obsession, des affichages sauvages aux mises en scènes monumentales : mettre l’art dans la vie et le monde, questionner l’autonomie de l’objet artistique, rendre au spectateur la souplesse de son regard et sa liberté de penser. Le regard bascule, perd ses repères dans ce monde découpé de lignes, où s’immisce alors une inquiétante étrangeté, que la musique à corde stridente de la bande sonore vient renforcer. Cette « sensation spatiale », cette « expérience active » rendue au spectateur, cette volonté d’éclater la vision pour mieux la libérer, c’est précisément la quête entêtée de Daniel Buren, une quête d’une incroyable ténacité, d’une précision rigoureuse, et finalement, d’une grande générosité.
Mercredi 17 février à 12h30 et 18h
à 12h30 : Cinémusée Lunch avec projection du film, un sandwich et une boisson : 5 €
à 18h : Cinémusée classique avec projection du film et débat : 3€
Cinémusée, c’est tous les 3e mercredi du mois au Grand Curtius