« Au départ de ce travail est une comparaison du geste de dessiner avec le mouvement des vivants. Qu’est-ce qui anime le geste traçant une image ? S’intéressant à l’environnement et la vie hors de l’humain, j’ai commencé à m’approprier des paysages naturels trouvés dans l’histoire de l’art. L’idée était de mettre en question l’idéal qui veut que l’Homme possède un regard surplombant la nature grâce à sa rationalité. J’ai confronté ces points de vue en travaillant sur la surface du support, contre l’horizon visuel de l’image. Pour y parvenir, j’ai choisi des mouvements empruntés aux animaux ; en perçant, en coupant, en grattant ou en effaçant l’image, je cherchais à faire place à une vue autre sans horizon, qui surgit en tâtonnant, au contact de la matière. Lentement, les réponses que je cherchais germent de manière inattendue, à travers les fentes de ma propre perspective. De représentation visuelle, dernièrement, la nature semble émerger en tant que matière formant l’œuvre. Cette dernière, commence à ressembler à un organisme vivant, qui agit sur les questions de manière imprévue et vivante, évoquant des seuils qui vibrent de manière similaire aux tensions territoriales. «
Athanasia Vidali
La Boverie
du 7 avril au 29 mai 2022
vernissage le 6 avril à 18h
Entrée libre
Photo : Athanasia Vidali, Paysage Troué II, détail, 2020.