La thématique de la mémoire a longtemps inspiré mon travail – je l’ai jusqu’ici abordée essentiellement à travers le prisme de la famille. Aujourd’hui, bien que je souhaite continuer d’alimenter ma réflexion sur le souvenir et la façon dont il détermine le possible, j’aimerais envisager plus spécifiquement l’idée d’évolution : la mienne évidemment, de la « petite fille » à la « femme », mais aussi celle des pensées, des actes que l’on pose sur son passage, de l’importance que l’on alloue aux éléments qui composent nos histoires.
Nous nous efforçons en permanence de nous situer dans une réalité que nous sentons pourtant friable, exposés que nous sommes à la dissipation de toute forme de conscience. Nous n’avons définitivement pas tout notre temps, c’est aussi le cas de nos proches. De ce constat, j’estime qu’il est possible de dégager un impératif simple : Il faut édifier notre expérience du monde et des autres tant que c’est encore possible. Constituer des souvenirs, car ils sont les seuls à demeurer, à pouvoir rappeler le temps, l’étirer. Cela implique d’interroger le rapport que nous entretenons vis-à-vis de la réalité et surtout la manière dont nous intervenons sur cette dernière.
Usha Lathuraz
Du 3 février au 3 avril
La Boverie
Entrée gratuite