Il faut le glissement d’un glacier pendant des millénaires pour laisser sur la face des montagnes la marque de passage d’un frottement. Il faut d’énormes catastrophes pour graver un souvenir sur la face du monde. La prétention de laisser un signe n’est pas à notre portée (Erri De Luca dans « La nature exposée »)
Le travail de David Poret se situe à la lisière de la citation de De Luca, témoignant d’une envie de conserver et de transmettre un souvenir – en dépit de son caractère irrévocablement éphémère – et de celle d’expérimenter l’érosion du temps et l’effacement qu’il provoque à travers la matière. Deux envies qui ne sont pas contradictoires malgré les apparences. Elles se rejoignent dans un dialogue constant, un va-et-vient entre le « faire » et le « laisser aller », le geste humain et le matériau naturel, entre le passé et le présent. […]
Céline Eloy
La Boverie
du 6 octobre au 4 décembre 2022
vernissage le 5 octobre à 18h
Entrée gratuite